vendredi 20 mai 2011

Quotidien du pélerin

Bon, pour ceux qui se demade à quoi ressemble une journée typique pour moi, je vais tenter de vous en faire une bonne description.

Le matin, le bruit commence vers 5h30.  Je ne l'entend pas vraiment car j'ai appris à ne plus me réveiller à ces sons.  Mon heure de réveil correspond plutôt à 6h30.  Je commence tranquillement à m'étirer et à me preparer à quitter le lit.  Parfois, il y a des matins plus brutaux comme par exemple ce matin lorsqu'une dame à décidé que tout le monde avait assez dormi et qui a allumer les lumière à 6h30 tapante.  Bon, je dirais que ça saisi!!

Bon, par la suite, je m'habille, je finalise mon sac-à-dos et je vais déjeûner.  Après le brossage de dent, j'enfile les bottes de marche et je part.  Lentement au début question de réchauffer les muscles, surtout que les matins sont tout de même assez frisquet.  Je marche en général 3 heures avant de prendre un petit break et je repart.  Vers 12h30 ou 13h00, je manger mon dîner et je décide si je continue plus loin ou je m'arrête pour la journée.  En général, je continue...  Je me chante alors la petite chansonette du Petit Castor: " et une fois qu'elle est partie, rien ne peux l'arrêter"  Bon, c'est un peu con je le sais mais ça me fait sourire!!

Une fois arrivée au gîte, je fais mes étirements et je prend le temps de me reposer quelques minutes avant d'aller prendre ma douche et de laver mon linge.  Après, ça dépend, c'est la partie variable de la journée.  Soit je retourne m'étendre en écoutant un peu de musique quand mon i-Pod fonctionne, soit je jase avec des gens que je connais, soit je vais faire un tour de ville, soit je vais faire les courses pour le lendemain.

Le repas du soir ce prend en général vers 19h00 et c'est assez relax par la suite. 

Je retourne dans mon lit en général vers les 21h00-21h30, je mets mes bouchons dans les oreilles (un indispensable dans les dortoirs) et je m'endors tranquillement pas vite...jusqu'au lendemain.

C'est en gros un peu ça!!  Même en changeant d'endroit chaque jour, il y a une certaine routine qui se forme... on n'y échappe pas!!!

Petit monsieur au nez vert

Aujourd'hui, j'ai fait une drôle de rencontre.  Je m'enlignais pour reprendre le sentier à la sortie d'un village et un vieux monsieur, au nez vert, m'a abordé.  Quel était le problème avec son nez... je n'ai pas vraiment voulu trouvé une réponse à mon interogation...  En fait, ce gentil "petit lutin" voulait tout simplement m'indiquer un racourci pour atteindre le prochain village, celui-là même où je planifiais m'arrêter pour la nuit.

Lors de mon arrivée au village, c'était un peu la cohue...  Une jeune fille m'a demandé si j'avais vu 2 de ses compagnons car elle avait fait une réservation pour un gîte étant donné que c'était complet pour la journée.  Il faut comprendre que c'est un peu la course au gîte ces temps-ci car ils sont souvent complet... Si on arrive trop tard... on doit se rendre au prochain village.  Bon, revenons à nos moutons.  Il y eu une autre dame qui m'a abordé pour me demander si je savais où était le gîte Los Templarios.  Je lui ai dit que non mais que j'allais chercher avec elle.  J'ai alors demandé à des locaux pour la direction.  En chemin, la dame s'est esquivée en voulant plutôt aller voir à celui à l'entrée du village.  Donc, j'ai continué seule avec un certain niveau d'inquiétude puisqu'en chemin, j'ai rencontré 2 hommes qui revenaient du gîte en question et ils affirmaient qu'il ne restait plus de place, seulement des chambres privées à 36€.  Bon, je ne planifiais pas vraiment ce montant dans mon budget mais j'ai continué mon chemin.  Je me disais que j'avais assez de Km dans les pattes pour la journée, surtout que l'après-midi s'annonçait étouffante de chaleur.

Arrivée à l'auberge, j'ai demandé s'il restait de la place dans le dortoir.  Imaginez ma surprise lorsque la dame m'a répondu qu'il ne lui en restait qu'une seule.  Je me suis donc empressée de la lui prendre!!!   Je me suis trouvée bien bonne d'avoir poursuivie ma petite voix intérieure qui me poussait à poursuivre la route malgré les évênements qui me dictaient de faire demi-tour. 

J'attribue donc ma chance au petit bonhomme au nez vert... s'il ne m'avait pas indiqué le racourci, peut-être aurai-je eu à ajouter 6 km de marche à ma journée qui en comptait déjà 26.6.

Non ce n'est pas le petit lutin vert...!!  Mais c'est une belle prise de vue.  C'est à ça que ressemblait mon chemin aujourd'hui, un beau desert vert.  Je suis présentement dans la "meseta".  C'est une région très plane où il y a des champs et des champs à perte de vue.  C'est différent de ce que je suis habituée à voir, j'imagine que les prairies canadiennes peuvent avoir l'air de ça... sans les pélerins!!!

jeudi 19 mai 2011

Le mur

Le mur, je suis rentree dedans de plein fouet...

Ça s'est passe lorsque j'ai quitte le chemin d'Arles et que j'ai rejoins le Camino Frances a Puente de la Reina.  Je l'anticipais deja mais je ne croyais pas que c'etait pour m'affecter a ce point.

J'ai du quitter un chemin qui etait intime, peu frequente et dans lequel je m'etais fait plein d'ami.  Je me suis retrouve face a une toute autre realite: la foule... et un large chemin tout amenage.

Je me sentais etouffee et aucunement a ma place dans ce tas d'inconnu qui parcourait maintenant la meme route que moi.  J'en etais meme presque etourdie de voir des pelerins devant moi, d'en voir me depasser et de moi-meme doubler d'autres marcheurs.  Je me sentais un peu perdu dans ce sentier large et tout trace, dans ce grand espace trop souvent libre d'arbre.

Plusieurs jours j'ai traine une attitude tres negative sur le chemin.  Je m'etais completement fermee aux autres mais egalement a la magie du chemin.  Je ne m'y plaisais vraiment plus et j'avais meme hate d'en avoir fini.  Je me sentais un peu comme dans un camp de vacances lorsque je me retrouvais dans les grosses auberges de pelerin.  Et moi qui ai toujours deteste les camps de vacances comme de la peste...

Je me suis vite rendu compte que la peste, je l'avais cree moi-meme en dedans de mon coeur et de mon ame.  Je me suis arretee, j'ai reflechi et je me suis dit qu'il fallait que je change mon attitude afin de continuer alegrement sur ce chemin. 

Donc, au petit matin, je me suis levee, j'ai mi un sourire sur mon visage et de la joie dans mon coeur.  Quelle ne fut pas ma surprise de constater que le vent avait tourne.  Plein de belles rencontres se sont produitent depuis ce jour la et ça continu.  A chaque jour, je rencontre des gens differents aux auberges ou je "creche".  Chaque personne m'apporte des choses differentes lors de nos conversations et je dois admettre que je m'y plais maintenant! 

Tout ça pour dire finalement que dans la vie, tout est une question d'attitude.  Quand on est negatif, on attire a soit que du negatif.  C'est lorsque l'on est positif et ouvert que les belles choses se produisent.  Ben oui je savais deja tout ça...  parcontre, je l'ai reellement experimente et je garderai toujours en memoire cet evenement pour les epreuves futures.

P.S. Veuillez bien excuser le manque d'accent sur les voyelles appropriees, je n'ai pas figure comment les faire sur ce clavier... et ce malgre mon positivisme!!!  Je dirais que c'est mon manque de savoir informatique qui me joue des tours!

vendredi 13 mai 2011

je suis folle ou orgueilleuse ou les 2

Aujourd'hui, je ne croyais pas faire autant de kilométrage.  Disons que j'ai été piquée dans mon orgueuil par une dame d'un certain âge.  Ça fait déjà un bon bout de temps que nous marchons ensemble, en fait, que l'on est dans le même groupe.  Hier, elle planifiait faire la même étape que moi et elle a changé de plan à la dernière minutes.  Au lieu de s'arrêter à Azofra, ce qui fesait une étape de 22km, elle a décidée de se rendre jusqu'à Santo Domingo, ce qui fesait 37km.  Bon, disons qu'hier, apres notre journée de 33km, ça ne me tentait pas trop...

Ce matin, la température était de notre bord, c'est à dire, un fond nuageux avec du vent frisquet, parfait pour la marche.  Ce qui fait que je n'ai pas trop senti les km du matin.  Je me suis alors dit, je vais marcher jusqu'a Azofra et on verra.  A Azofra, je me sentais bien et je me suis dit, je vais continuer jusqu'à Cirueña et on verra.  Rendue à Cirueña, je me sentais toujours d'attaque alors j'ai opté pour la totale.

Finalement, je me suis rendu a Santo Domingo malgré le soleil et la chaleur de l'apres midi.  J'ai retrouvé mes dames, en fait ce sont elles qui m'ont retrouvées car elles ont reconnue mon chapeau et mes lunettes que j'avais oublié à la réception du g^tes.  Ce qui fait que nous nous sommes payé une bonne sangria avec un bon repas de pâtes.  Belle finale pour cette grosse journée.

Bonne nuit à tous, la mienne est bien méritée!!

vendredi 6 mai 2011

Les Pyrénées

Voici en image les fameuses Pyrénées.  C'était absolument magnifique et je me sentais vraiment bien dans cet endroit.  C'était vraiment paisible.








La vie de groupe

Après avoir connue la solitude extrême, j'en suis maintenant à apprendre la vie de groupe.  J'ai rencontré un groupe de trois personnes qui ont été mise sur mon chemin au bon moment.  J'étais vraiment dans un gros creux de vague, j'en avais vraiment marre et je voulais tout laisser tomber.  À la vue de ces 3 personnes là, ma journée s'est tout à coup illuminée.  Ce qui avait débuté comme un calvaire s'est terminé dans une effusion de rire et de bonheur. 

Biensûr, je ne connaissais rien de ces personnes et au fur et à mesure des pas, ils sont devenus des amis.  Nous formions une petite "famille".  J'en parle au passé puisqu'un des membres de cette petite clique est en arrière de nous maintenant.  J'ai beaucoup apprécié ces moments passés à 4, ce fut très agréable de connaître les caractéristiques de ces gens.  4 personnes, 4 univers totalement différents mais non incompatibles.  On se découvrait des qualités, des petits travers, il a fallu faire des ajustements, mettre un peu d'eau dans son vin quoi!  Mais ce que j'ai trouvé le plus beau, c'est que chacun y était accepté dans son entièreté. 

Il y avait l'éternelle insécure, le gourmant grincheux, le maladroit optimiste et moi qui me retrouvais au milieu de tout ça.  Si j'avais à me qualifier, je me donnerais comme titre la timide ricaneuse!!

Maintenant, le noyau s'est un peu aggrandi, nous somme présentement un petit groupe de 7.  Dans la journée chacun y va à son rythme et en fin d'après-midi on se retrouve au gîte:  On parle, on soupe ensemble et on ri.  Je me reconfirme que dans un tel groupe, je ne suis pas des plus à l'aise...  je ne suis pas celle qui va prendre la parole ni qui va prendre le "lead".  Parfois ça me chagrine, mais bon, je suis comme ça.  Je suis une silencieuse qui aime écouter les conversations et y mettre mon petit grain de sel lorsque l'occasion s'y présente.  J'en apprends beaucoup sur moi-même en cotoyant ces gens, je trouve ça bien enrichissant malgré mon petit malaise.

Dans quelques jours, plusieurs personnes vont terminer leur chemin et retourner au travail ou à d'autres projets.  C'est ça le chemin, les groupes se forment et se reforment au gré des jours.  Dans quelques jours, je serai sur le Camino Francès, là où se rejoins tous les chemins depuis la France.  Il va y en avoir du monde je vous dit!!!   Pleins de rencontres intéressantes en perspectives...

La solitude

La solitude, je peux vous en parler.  Depuis que je fais le chemin, j'ai réalisé qu'il y a toute sorte de solitude.  Certaines que l'on recherche et d'autre dont on se passerait bien.

Il y a d'abord la solitude volontaire, celle que l'on peut vouloir expérimenter.  C'est cette solitude qui nous permet de nous ressourcer, de relaxer, de lire, de réfléchir, de faire le point sur sa vie ou toute autre chose pour laquelle on désire être seul.  C'est cette solitude que je recherchais à prime à bord sur le chemin.  Je l'ai connue, très bien.

Une solitude qui en est une variante est la solitude queue-leu-leu...  Je m'explique.  Alors que nous sommes plusieurs, nous marchons tous les uns derrières les autres.  Le silence n'étant brisé que par le bruit de nos pas sur le sol et le bruit de nos bâtons de marche rythmant la cadence.  Cette solitude est également très agréable puisqu'elle permet à tout un chacun d'explorer les racoins de son esprit sans pour autant être isolé.  J'adore ça. 

Même si personne ne nous suit, il est drôlement rassurant de se savoir "accompagnée" sur le chemin par des pélerins que l'on sait un peu plus en arrière de nous.  Cette présence éloignée est précieuse car elle me donne la sécurité d'esprit.  S'il était pour m'arriver un malheur quelconque sur le chemin, je sais que l'aide viendra.  Je qualifierais cette solitude de solitude du pélerin.

La solitude n'est pas toujours amusante, bien au contraire.  Elle peut parfois être lourde à porter et même faire peur.  Par exemple, être seule au restaurant pour partager un bon repas gastronomique... il me semble que ce n'est pas aussi bon!

La solitude paniquante, j'ai connue il y a un moment déjà.   J'étais perdue dans une forêt, seule, avec aucun pélerin sur la route derrière moi.  Aucun téléphone, aucune carte topographique et aucune personne en vue pour m'aider.  Je peux vous garantir qu'en ces moments, on se sent vraiment seule au monde et ce n'est vraiment pas agréable.

Toute autant de solitude différentes et je suis certaine que vous avez également les vôtres selon les situations que la vie vous présente.