vendredi 10 juin 2011

Mon expérience du camino

Bon, il s'est écoulé quelques jours depuis mon départ de Santiago de Compostelle.  J'ai eu le temps d'atterrir et de faire un peu le point sur mon expérience. 

Quoi dire, c'est encore un peu difficile d'en parler car je ne sais pas trop par où commencer...

Je commencerai par vous dire que j'ai atteint les objectifs que je m'étais fixés.   Je suis allée chercher une expérience qui me sortait de ma zone de confort physique et psychologique.  Chaque jour un nouvel endroit, l'inconnu, l'incertitude, de nouvelles rencontres.  Ce fut pour moi un défi physique certe, mais surtout mental.  Il a fallu que je me remette en question a quelques reprises, que je change d'attitude, que je m'ouvre à l'autre, que je prenne des risques.  Tous ces efforts, ils m'ont été rendu au centuple.  Je me suis rendue compte que pour retirer le maximum d'une situation, il faut s'impliquer, y mettre du sien au mieux de son savoir et de son pouvoir.   Alors que j'écris ses lignes, je suis toujours dans le processus de totalement assimiler les apprentissages que j'ai vécu.  N'est-ce pas ça la vie?  Nous sommes toujours en apprentissage...

J'y ai vécu des moments de pur bonheur.  Des moments de bonheur tout simple... un bel échange avec un inconnu, un morceau de chocolat partagé, une soirée bien arosée, le bien-être après une montée exigente, une bonne douche chaude, un lit confortable, un poême, une chanson, un rire... et j'en passe.  Le bonheur dans les petites choses, le bonheur que j'ai réapprivoisé, le bonheur sans culpabilité.

Je retiens les beaux paysages oui, mais ce que je garderai en mémoire, ce sont les rencontres avec les gens.  Des gens de partout avec des bagages personnels bien à eux.  Je les ai trouvé tous beaux que ce soit dans leur joie de vivre ou dans leur mélancolie, dans leur démarche personnelle, leur raison d'être sur le chemin, leur passé et leurs rêves.   J'ai en mémoire des conversations, des confidences... Merci à ceux qui m'auront accordé leur confiance.

Il y a sur le chemin également une belle énergie, un sens du partage et du souci de l'autre.

Par contre, plus j'avançais sur le chemin, plus le chemin me devenait parfois lourd.  Lourd car trop fréquenté, car devenu trop commercial...  Je ne me sentais plus une pélerine, mais plutôt une caministe (terme qui n'est pas le mien...)  En fait, je me retrouvais un peu perdu dans un monde devenu un monde de tourisme.  Je dirais que les 200 derniers km auront un peu entâché mon expérience.  Il y avait un esprit de je m'enfoutisme, de course au gîte...  J'ai bien heureusement été capable de m'en détacher et j'ai marché les derniers miles avec 2 personnes extraordinaires.

C'est avec une certaine appréhension que j'arrivai á Santiago.  Comment allais-je me sentir?  Qu'allais-je faire après?   On aurait dit que le matin de mon arrivée, il y avait une ficelle qui me tirait vers Santiago alors qu'avant, j'y étais attirée.  Malgré que j'étais prête à mettre fin au camino, une partie de moi ne voulait pas...  une fois en face de la cathédrale, je me suis dite, enfin, j'y suis...  J'y suis au bout de moi-même.  J'ai accompli un rêve et par le fait même, je m'y suis retrouvée.  Comme on dit:  Je l'ai fait!!!

Comme mentionné dans un article plus tôt, la boucle fut bouclée à Muxia.  Avec la mer qui se déchaînait sur les berges rocheuses, c'est un peu comme une renaissance que j'y ai vécu.  On ne peut pas dire que j'ai complètement changé de personalité, non... Mais je suis bien avec moi-même...  il ne m'aura fallu que 1600km de marche pour le comprendre...

À tous, je vous souhaite un jour de vivre une telle expérience.

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